La pleine conscience, largement répandue dans les approches thérapeutiques telle que la Sophrologie, favorise l’attention au présent et la prise de recul. L’autocompassion, quant à elle, ajoute une dimension de bienveillance envers soi-même, essentielle à une acceptation sincère de nos émotions et de nos difficultés.
Qu’est-ce que l’autocompassion ?
Selon Kristin Neff (2003), pionnière dans ce domaine, l’autocompassion repose sur trois piliers :
L’autocompassion implique donc de reconnaître notre douleur sans chercher à la fuir ou la nier, mais en l’accueillant avec bienveillance.
L’autocompassion face à la douleur : une alternative à la résistance
Christopher Germer (2013) souligne que l’autocompassion s’oppose à l’évitement des émotions. Il décrit une équation simple pour comprendre la souffrance :
Douleur x Résistance = Souffrance
En d’autres termes, plus nous résistons à la douleur, plus nous souffrons.
L’acceptation permettrait donc de diminuer cette souffrance. Il ne s’agit pas d’une passivité face à l’adversité, mais d’une attitude qui consiste à reconnaître la réalité de nos émotions et à y répondre avec compassion.
Un processus en cinq étapes
L’acceptation de nos émotions suit plusieurs étapes, selon Germer :
Aversion : résistance, évitement des émotions douloureuses.
Curiosité : exploration consciente de la douleur.
Tolérance : supporter la douleur sans se sentir menacé.
Lâcher-prise : permettre aux émotions de circuler librement.
Bonne entente : accueillir ses expériences avec bienveillance.
L’importance du ressenti corporel
Le lien entre les pensées et le corps est central en autocompassion. Nos émotions se manifestent à travers des sensations corporelles, ce qui souligne l’importance d’une attention à ces signaux intérieurs. En cela, la Communication Non Violente (CNV) de Rosenberg (2003) apporte un cadre intéressant, en nous invitant à nous poser les questions suivantes :
Pleine conscience et autocompassion : une synergie puissante
La pleine conscience est un outil essentiel de l’autocompassion. Elle permet d’observer sans jugement le flot de nos pensées et de nous ancrer dans l’instant présent. Contrairement à certaines idées reçues, il ne s’agit pas d’un moyen de faire le vide, mais bien d’une invitation à reconnaître ce qui se présente, sans s’y accrocher ni le fuir.
Germer distingue deux approches face à la souffrance :
Les bienfaits de l’autocompassion
L’autocompassion a des effets positifs mesurables sur la santé mentale et émotionnelle. Selon Zessin, Dickhäuser et Garbade (2015), elle permet de réduire l’anxiété, la dépression, le stress et la honte. Elle favorise également des états d’esprit plus positifs comme :
Conclusion
L’autocompassion est une invitation à transformer notre relation à nous-mêmes, en cultivant une bienveillance profonde envers nos difficultés. Plutôt que de chercher à éviter la souffrance, elle nous propose de l’accueillir, de la comprendre et d’y répondre avec douceur.
Comme le dit si bien Kristin Neff :
« Il est possible de nous sentir dignes d’affection et de sollicitude en nous donnant à nous-mêmes l’attention et la compréhension qui nous manquent. En s’offrant de l’empathie et un soutien de manière régulière, on devient de plus en plus confiant dans le fait qu’il y a toujours une aide à portée de main. » (Neff, 2003).
En intégrant la pleine conscience et l’autocompassion dans notre quotidien, nous pouvons transformer notre expérience de la souffrance et avancer vers plus de sérénité et d’épanouissement personnel.
Avec toute ma gratitude,
Sonia Baulard Espinosa, Sophrologue Certifiée
Sonia Baulard Espinosa, Sophrologue Certifiée, spécialisée dans la gestion des émotions, du stress et de l'anxiété.
+33 610 368 482